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Innovations technologiques à Pollutec Lyon 2010

Pour sa 24e édition, le salon Pollutec qui se tiendra du 30 Novembre au 3 décembre à Lyon Eurexpo, confirme et accentue les tendances fortes des dernières éditions avec des frontières de plus en plus minces entre les domaines traditionnels de l'environnement et de l'énergie. Le référencement d'une même technologie dans deux ou trois secteurs devient courant. Entre la protection de la qualité de l'air intérieur et la chimie verte (molécules issues de la biomasse), les sols pollués et l'énergie (nouveau développement fort), voire l'intégration du traitement de l’eau dans cette même chaîne, les déchets et l'énergie ou les déchets comme moyens de dépollution, les prémices des cercles vertueux et de l'écologie industrielle sont plus visibles dans l'innovation. On note aussi une assez grande réactivité des entreprises et des offres vis-à-vis de problématiques nouvelles, souvent liées à des projets réglementaires ou d'événements ayant mis en exergue des carences du marché.

Comme l'an dernier, le secteur des déchets est assez emblématique de l'évolution de l'offre vers plus de convergence entre les domaines traditionnels de l'environnement. Le recours à un déchet dans une optique de matière première à valeur ajoutée ou une source d'énergie est plus que jamais au coeur des offres du salon, notamment avec le développement d'offres de combustibles de substitution. On constate aussi la recherche évidente d'une valorisation à plus forte valeur ajoutée. C'est le cas notamment pour les déchets organiques (ex. : procédé de tri mécano-biologique amélioré) ou pour la filière méthanisation (ex. : production d'un biogaz de haute qualité permettant l'ouverture à des applications plus exigeantes comme le biométhane). Les outils d'accompagnement de cette évolution sont aussi présents avec des moyens d'analyse du biogaz, tant sur le pouvoir calorique effectif du gaz que sur la présence d'indésirables. La valeur ajoutée du déchet tient aussi à son futur usage, celui-ci pouvant être le traitement d'une autre pollution. On remarquera ainsi cette année deux exemples de l'utilisation de laitiers d'aciérie pour la déphosphatation des eaux usées, mais aussi des compétences sur l'utilisation de sous-produits sidérurgiques dans des opérations de phytoremédiation des sols ou la valorisation de déchets industriels en catalyseurs de dépollution. Même dans le cas d'une démarche d'élimination, on voit poindre des solutions capables de traiter totalement des déchets complexes et d'envisager la valorisation de la chaleur, des métaux et minéraux mais aussi du CO2 produit ; c’est le cas par exemple de l'oxydation hydrothermale.
Pollutec 2010 confirme aussi la volonté de valoriser des gisements jusqu'à présent ignorés ou en émergence (des compétences s'affirment par exemple sur le recyclage des équipements photovoltaïques) et d'aller au plus près des gisements pour rendre compétitive la récupération des matières premières avec des solutions compactes en collecte ou en traitement. Cette tendance va de pair avec des solutions efficaces et fiables, robustes (utilisables sans grande qualification, avec peu de maintenance) mais aussi compactes, peu énergivores (ex. : démantèlement des DEEE sans broyage, selon une méthode par chocs) et moins bruyantes comme sur certains matériels de broyage. La question des valorisations plus poussées est enfin à mettre en parallèle avec l'annonce plus fréquente de produits et équipements industriels éco-conçus, utilisant des matières recyclables, mais aussi facilitant la fin de vie des produits.

Dans le secteur de l'eau, deux tendances principales se dessinent. La première est un souci d'optimisation de la ressource, avec plusieurs exemples de systèmes de comptage d'eau dont un facilement intégrable dans les bouches d'égout et permettant de comptabiliser les consommations des applications de lavage de la voie publique ou d'intervention des pompiers. Dans le même esprit, l'offre de récupération des eaux de pluie s'étoffe et, d'une manière générale, la publication fin août de l'arrêté fixant les prescriptions sanitaires et techniques pour la réutilisation des eaux usées en irrigation et espaces verts va mettre en exergue les capacités de traitement poussé des eaux usées.

La seconde tendance à noter est la mise au point de procédés capables de répondre aux besoins nouveaux et futurs, l’idée étant de pousser le traitement suffisamment loin pour de nouvelles applications (réutilisation) ou contraintes (nouveaux polluants, future réglementation). On notera par exemple un procédé de désinfection par oxydation chimique à la fois économique et écologique et, dans le domaine des nouveaux polluants, le lancement d’un système d'évaluation de la contamination des eaux par les pesticides ainsi que de nouveaux moyens d'analyse permettant de mieux évaluer la « traitabilité » des effluents. C'est le cas par exemple d'une technologie présentée par une start-up d'analyse haut-débit par fluorescence permettant de quantifier les interactions des matières organiques dissoutes avec les constituants de l'environnement et, notamment, les micropolluants organiques (pesticides, molécules pharmaceutiques,...). La préoccupation d’optimiser le traitement des polluants amène aussi à des solutions de traitement compactes, au développement des solutions membranaires (qui permettront aussi, à terme, des traitements tertiaires des nouveaux micropolluants) y compris pour les petits volumes (microépuration) et au plus près des sources de pollution (ex. : pour des bases vies ou de petites collectivités).

Deux grands sujets dominent les premières innovations reçues dans le domaine de l'air : les poussières et le traitement de l'air intérieur. Sur le premier thème, l’annonce, cet été, par le gouvernement, du « plan particules » et du renforcement global de la stratégie de qualité de l'air contribue à sensibiliser le marché et à donner plus de visibilité aux solutions disponibles. Pour les poussières, un grand nombre de solutions de captage et filtration se trouvent améliorées (filtres multicouches avec des fibres spécifiques, dépoussiéreurs à décolmatage automatique par injection d'air comprimé, séquenceur pour le pilotage et le contrôle desinstallations de dépoussiérage, sonde poussière pour mesurer le taux de poussière et contrôler l'efficacité des filtres,…). De même, des compétences nouvelles apparaissent en comptage et en classification de particules par laser et lecture optique. Soulignons que cette préoccupation accompagne aussi le marché du chauffage biomasse pour lequel quelques offres spécifiques de filtration sans encrassement existent depuis peu et seront mises en avant sur le salon.

La question des particules est éminemment liée à la problématique santé au coeur du marché de la qualité de l'air intérieur. Seront ainsi présentées sur Pollutec des compétences sur le dosage du formaldéhyde, principale cible aujourd'hui pour laquelle de nombreux travaux sont engagés afin de trouver des substituts. En matière de solutions de traitement, on relève toujours la présence de la photocatalyse avec la volonté d'intégrer cette technologie dans des appareils adaptés à l'environnement intérieur et d'autres technologies de pointe avec, par exemple, une offre coréenne dans les plasmas froids adaptée aux lieux confinés. On soulignera que la problématique des COV est également abordée, pour les rejets à l'atmosphère, par des solutions de détection, suivi et cartographie des odeurs, par des traitements novateurs par photocatalyse et plasma ou encore par l'émergence de technologies propres sans COV à l'image d'un procédé de pressage d'oléagineux sans hexane présenté en conférence.

La problématique de la qualité de l'air intérieur est d'autant plus prégnante que, pour des questions d'économie d'énergie, les bâtiments ont tendance à être de plus en plus hermétiques. Ce qui signifie aussi un renouvellement d'air nécessairement organisé dans le bâtiment. En matière d'énergie, l'une des tendances récurrentes du marché est donc le développement de solutions permettant d’optimiser la récupération de chaleur de l'air sortant. Il n’est donc pas étonnant de retrouver des innovations allant dans ce sens sur Pollutec. D'une manière générale, une des principales tendances observées par l'analyse des premières innovations est la recherche de l'exploitation de la moindre ressource énergétique. Ceci peut se faire d'abord par récupération de chaleur sur des échangeurs à fort taux d'accumulation dans l'air mais aussi, de plus en plus, sur d'autres rejets perdus tels que les gaz d'échappement, les fumées d'usine et, en général, sur les sources dites à basse température et ce, avec des géométries nouvelles d'échangeurs et des systèmes de valorisation divers (chaleur ou électricité). D'autres sources originales sont mises à contribution comme, entre autres, l'implantation sur des flux d'eau de micro-turbines, voire de pompes faisant usage de turbines ou encore des approches très novatrices telles que l'utilisation d'un nouveau matériau à base de nanotechnologies et permettant de générer des électrons à partir d'une réaction chimique.

S’agissant des énergies renouvelables, outre la volonté de les intégrer dans de multiples applications (par exemple pour le fonctionnement de pompes dans la dépollution des sols), il convient de noter que l'offre de solutions d'évaluation du potentiel solaire se développe : ce marché a fait émerger ces deux dernières années plusieurs offres technologiques françaises aujourd'hui encore complétées par de nouveaux acteurs présents sur Pollutec. La question du stockage des énergies renouvelables est également à l'ordre du jour, notamment à travers la filière hydrogène et de nouveaux électrolyseurs pour ce marché. Soulignons enfin les offres significatives et novatrices dans les capteurs solaires thermiques, avec la présentation de solutions géométriques permettant des montées en température plus élevées pour des usages directs de la chaleur solaire en chauffage ou en refroidissement. La question de l'énergie étant centrale dans le domaine de la mobilité, on notera que plusieurs innovations seront présentées en matière de mobilité bas-carbone et motorisations hybrides, notamment pour la livraison de marchandises en ville (hybride électrique) et pour les poids lourds (technologie méthane-diesel).

Si encore peu d'innovations ont été annoncées par les exposants du secteur des sols pollués, le programme de conférences et les préannonces confirment plusieurs orientations entamées ces dernières années. La première est le regain d'intérêt pour le traitement in-situ, notamment par une plus grande maîtrise des procédés chimiques (quelques nouvelles offres ou exemples de chantiers complexes), mais également pour la voie de traitement biologique sur des sols contaminés par des déchets compliqués (biodégradation des PCB, traitement microbiologique par dynamisation de réacteurs naturels, travaux sur la biodisponibilité des polluants,...). L'autre axe de développement est la synergie de la problématique des sols pollués avec le traitement d'eaux usées, les déchets (utilisation de certains déchets pour stimuler une dépollution ou reconstituer un sol) et, bien sûr, l'énergie. Ce dernier point est très net, illustré par des offres de bilan carbone de la dépollution, l'utilisation d'énergies renouvelables (solaire photovoltaïque) pour alimenter un équipement de pompage, mais aussi des offres de gestion de sites permettant en même temps la maîtrise des pollutions, voire leur traitement, et la production d'énergie (ex. : développement de parcs photovoltaïques sur des friches industrielles, utilisation des flux d'eau souterraine traitée en production géothermique...).

Le secteur des risques reprend cette année une visibilité toute particulière sur la question des déversements accidentels d'hydrocarbures et de produits chimiques, mis en exergue par l’actualité récente dans le Golfe du Mexique. Plusieurs nouvelles offres sont mises à l'honneur sur le salon, notamment des adsorbants développés à partir de pierre ponce ou de matières végétales et des compétences sur les modélisations du déversement de produits chimiques volatils en mer pour mieux appréhender la gestion de crise. Pollutec 2010 n'échappe pas non plus à la révolution qui touche la chimie et favorise l'émergence de technologies et produits propres : valorisation de la biomasse avec, notamment, l'émergence de matériaux plus techniques (de type Epoxy) qui deviennent biosourcés, de nouvelles molécules dont des biolubrifiants techniques, de nouveaux matériaux à base de matières recyclées et de matières végétales. La question de la chimie propre porte également sur la mise au point de procédés de synthèse respectueux de l'environnement avec moins d'émissions de COV (pressage d'oléagineux sans hexane) ou encore sur l’utilisation des technologies avancées de fluides supercritiques (par exemple synthèse de tensioactifs par FSC).

Pollutec www.pollutec.com


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